La frénésie numérique fait les affaires des fournisseurs de logiciels de vie scolaire. Ces derniers portent bien leur nom, votre vie devient scolaire, même pendant les temps de repos.

L’organisation au sein des établissements peut aggraver cette dérive. Il est par exemple de plus en plus fréquent d’avoir des rencontres parents-professeurs en visio. Dans certains établissements, il est demandé aux enseignants de placer ces rencontres entre deux heures de cours… Peut-on encore appeler cela une rencontre ? Comment l’Enseignement catholique qui met en avant le soin apporté à la relation école-famille peut-il s’engouffrer dans un dispositif limitant l’interaction ?

 

Quand on lit que le temps passé devant un écran doit préoccuper l’école, on pense aux enfants. Pour les adultes, il est difficile de définir le nombre d’heures maximum passées devant un écran. En 2024, bien des fonctions nécessitent la manipulation d’ordinateur, de tablette ou de téléphone à longueur de journée. L’enseignement n’a pas échappé à cette évolution. Dans ce cas de figure, l’OMS recommande une limitation du temps d’écran après le travail à hauteur de 2 heures maximum par jour.

 

Le temps passé par un enseignant devant un écran pour répondre à ses obligations de services a littéralement explosé ces dernières années. Pendant que le temps passé à échanger en salle des professeurs ou au café du coin, qui a généralement fermé, a été considérablement réduit.

 

De plus en plus de collègues regrettent que leur chef d’établissement ne communique plus que par messagerie. Cette situation concerne aussi les salariés. Récemment, nous avons accompagné une secrétaire-comptable qui recevait ses consignes de travail uniquement par mail avec interdiction de venir déranger la cheffe d’établissement !

 

Toute une génération a dû se former pour s’adapter aux nouvelles technologies. Aujourd’hui, nous devons apprendre à les utiliser avec discernement, sous peine de dégrader des liens humains essentiels dans une communauté éducative. Nous commençons à entendre parler d’éducation à la sobriété numérique. Le droit à la déconnexion doit s’accompagner d’un droit à la reconnexion vivante, en face à face, avec ses collègues, avec les familles, avec son chef d’établissement.