La crise sanitaire avait eu pour conséquence de suspendre l’examen au Parlement de la réforme des retraites portant sur un régime universel voulu par l’exécutif. Depuis quelques jours, le sujet revient dans l’actualité. Exit le régime universel, mais retour d’un « sujet qui fâche », le recul de l’âge légal de départ à 64 ans.

Seraient concernées les personnes nées à partir de 1961 :

  • 1961 ==> âge de départ à 62 ans et 6 mois
  • 1962 ==> âge de départ à 63 ans
  • 1963 ==> âge de départ à 63 ans et 6 mois
  • 1964 et après ==> âge de départ à 64 ans

Nous étudions de plus en plus de dossiers de départ pour nos adhérents et nous constatons que l’âge de départ « moyen » est déjà bien au-dessus de l’âge légal.

Un malus qui est passé inaperçu

Depuis janvier 2019, le malus AGIRC-ARRCO pénalise les personnes qui partent dès l’âge légal avec le taux plein. Alors que l’âge légal est actuellement de 62 ans, il faut travailler un an supplémentaire après l’obtention du taux plein pour échapper au malus. Une personne ayant tous ses trimestres peut partir :

  • à 62 ans sans décote mais avec un malus AGIRC-ARRCO
  • à 63 ans avec une surcote de 5% et sans malus AGIRC-ARRCO
  • à 64 ans avec une surcote de 10% et un bonus AGIRC-ARRCO

 

Un taux plein qui s’acquiert avec de plus en plus de trimestres

Tout est ainsi fait pour encourager au maximum ceux qui le peuvent à poursuivre au-delà de l’âge légal. Le « nombre de trimestres » permettant d’acquérir le taux plein allant en augmentant, de plus en plus de personnes n’atteignent pas le taux plein à 62 ans.

Si pour un salarié né en 1957 il faut actuellement 166 trimestres pour obtenir le taux plein, il en faudrait 172 pour un salarié né en 1973. Ce qui revient à dire que pour les salariés nés en 1973, seuls ceux ayant cotisé pendant 43 ans obtiendraient le taux plein dès 62 ans. Pour un enseignant qui a suivi des études cinq années après l’obtention du bac, c’est mission impossible.

Un choix politique

En soi, le recul de l’âge légal à 64 ans est cohérent si on considère, par exemple, l’allongement de l’espérance de vie. Il l’est moins si on considère que dans notre pays, trop de personnes partent à la retraite alors même qu’elles sont malades ou au chômage. Ce qui sera économisé par les caisses de retraite sera dépensé ailleurs (sécurité sociale, indemnités de chômage).

Si rien n’est encore arrêté, le débat reste ouvert. Des réticences sont exprimées, à la fois par des organisations syndicales et par le patronat. Cependant, une volonté de l’exécutif serait d’aller vite pour prendre à contrepied quelques partis politiques pour qui ne rien faire serait la pire des choses.

Le Spelc attentif

Si on recule de deux ans, on peut penser que la retraite progressive sera une bonne option à partir de 62 ans.

Le service retraite du Spelc Centre Poitou-Charentes assure la veille sur ce projet. Il vous informera régulièrement. Chaque année, il traite de plus en plus de demandes d’estimation. Le cas échéant, il reprendra et adaptera les estimations faites à ses adhérents concernés par l’évolution de la Loi.