Le 25 novembre 2021, Jean-Michel Blanquer a  annoncé la fin de la fermeture automatique des classes lors de l’apparition d’un cas de Covid. Cette annonce peut paraître étonnante au seuil de l’hiver alors que la circulation du virus reprend de l’ampleur, en particulier chez les enfants. En fin d’après-midi, le Spelc Centre Poitou-Charentes était convié à une visioconférence avec le Dasen d’Intre-et-Loire pour un point d’information sur la crise sanitaire et son impact sur le fonctionnement des écoles.

 

Que contient vraiment cette mesure ?

La mesure ne concerne que le premier degré. Rien ne change pour les collèges et les lycées dans lesquels environ 75% des élèves sont vaccinés. Pour les élèves de sixième, deux autotests par semaine doivent être fournis aux établissements.

Si un cas positif est décelé dans une classe, celle-ci n’accueille plus les élèves tant qu’ils n’ont pas obtenu un résultat négatif au test de dépistage.

Toute la difficulté tient dans le temps nécessaire à la réalisation des tests et à l’obtention des résultats. Le ministre reconnaît que les modalités de dépistage varient selon les départements car il existe des différences de capacité de réactivité des laboratoires.

Pour la réalisation des tests, le dispositif est fluctuant. Les laboratoires viennent parfois dans les écoles. Sinon ils sont réalisés par les familles dans les structures locales (laboratoire, pharmacie, cabinet d’infirmières).

Le ministre espérait atteindre les  600 000  tests hebdomadaires réalisés dans les établissements. Seuls quelque 140 000 tests hebdomadaires sont réalisés dans les structures scolaires actuellement.

 

Est-ce vraiment le bon moment pour une telle mesure ?

Sur la dernière semaine, le nombre de classes fermées a doublé. Le nombre de cas positifs chez les élèves a aussi doublé, ainsi que chez les personnels. Le taux d’incidence a augmenté de 184% chez les 6-10 ans sur la même période, selon Santé Publique France. Les enfants n’étant pas vaccinés, leur tranche d’âge est donc particulièrement touchée.

La mesure est présentée par le ministère comme une généralisation  d’un dispositif expérimenté dans dix départements. Or, sur le terrain, s’applique le principe de réalité. Lorsqu’un certain nombre d’élèves sont positifs, des ARS donnent la consigne de fermer la classe malgré tout. Ainsi, selon les chiffres donnés aux syndicats par le ministère, sur 700 classes testées via le dispositif expérimental, 300 ont tout de même été fermées.

Ce changement de règle n’a qu’un seul but : montrer que la priorité consiste à conserver un maximum de classes ouvertes. Cet objectif est louable, mais il n’est pas véritablement adapté au contexte.

 

Lorsque l’école est fermée, les enseignants doivent-ils y être présents ? Qui peut prendre cette décision ?

D’emblée, il peut paraître illogique de se rendre dans son école si la classe est fermée ou si aucun élève n’y est accueilli. Cependant, le service peut être organisé différemment, un enseignant pouvant prendre en charge un groupe d’élèves d’une autre classe. Si c’est pour assurer la continuité pédagogique, l’enseignement à distance est réalisable à partir des installations scolaires à condition que celles-ci soient suffisantes. Le dispositif est mis en place par le chef d’établissement qui définit les modalités du service et qui doit signaler toute autorisation d’absence de l’enseignant, même en cas de fermeture de la classe.

Les changements annoncés seront applicables à partir du 2 décembre 2021. D’ici là, il faut s’attendre à des précisions et notamment à la diffusion d’une nouvelle FAQ que vous pourrez retrouver sur la page dédiée de notre site.