Le ministre avait demandé au CSP (Conseil supérieur des programmes) une réflexion sur l’école maternelle. C’est chose faite avec la publication d’une note d’analyse et de propositions en décembre 2020.
Le Spelc Centre Poitou-Charentes se demande s’il est bien nécessaire de renouveler des programmes plutôt récents (B.O. du 26 mars 2015, complété par 3 notes du 28 mai 2019 à propos du langage, des mathématiques et des langues étrangères). Ceux-ci avaient été plutôt bien acceptés par les enseignants. Doivent-ils comprendre que leur pratique n’est toujours pas adaptée aux élèves de 2021 ?
Dans cette note, le cap fixé découle en grande partie des résultats des évaluations effectuées en CP et CE1. D’une part, il est attesté que les exercices et les conditions de passage de ces tests, ainsi que le mode de collecte très binaire, donnent une image complètement fausse des capacités des élèves. D’autre part, nous nous demandons s’il est bien raisonnable d’aligner ces programmes sur ceux de l’école élémentaire, en enlevant son caractère spécifique à l’école maternelle.
Cette note s’inspire des travaux ou des idées de scientifiques reconnus dans leur domaine. Tout comme notre ministre, ils sont pour la plupart issus de milieux très favorisés et n’ont jamais étudié ou enseigné dans des établissements accueillant des populations en difficulté. Comment imaginer que les élèves les plus fragiles puissent développer leur vocabulaire ou leur conscience du nombre sans avoir acquis un certain niveau de concentration ou d’adaptation au milieu scolaire ? Certains attendus ressemblent comme deux gouttes d’eau à ceux du cycle 2 (CP-CE1-CE2). A vouloir faire de l’école maternelle une antichambre de l’école primaire, nous allons creuser le fossé entre les élèves. Le projet contenu dans cette note prévoit des évaluations dès la petite section !