Qui n’a pas entendu parler des « outils de positionnement » de cette rentrée 2021 ? Derrière ce langage tout droit sorti d’un établissement bancaire à destination des entreprises, il ne s’agit ni plus ni moins que des évaluations nationales. Le ministre évoquait le sujet dans la première partie de la circulaire de rentrée.

Cette année, ce sont cinq niveaux qui sont soumis à ces tests : le CP, le CE1, la 6ème, la 1ère année de CAP et la 2nde. Sur le site Eduscol, des outils sont proposés pour les autres niveaux, de la GS à la 3ème en français et en mathématiques.

Au CP, les tests se composent de cinq séquences de 8 à 12 minutes chacune. Au CE1, ce sont 4 séquences collectives de 12 à 15 minutes et deux séquences individuelles de lecture. L’ensemble des exercices doit être réalisé entre le 13 et le 24 septembre.

Pour tous les autres niveaux, la passation s’effectue exclusivement sur une plateforme numérique, sur le temps de classe avec des moyens mis à disposition par les établissements, entre le 13 septembre et le 1er octobre. La plateforme restituera automatiquement des résultats . Il peut paraître très étonnant qu’aucun exercice ne demande la moindre rédaction de réponse dans l’ensemble du second degré. Mais pour cela, une correction humaine serait requise.

La saisie des résultats incombe aux professeurs dans le premier degré. L’année dernière, ils avaient obtenu le droit de dégager 6 heures sur le temps d’APC pour cette saisie. Le Spelc Centre Poitou-Charentes est favorable à la reconduction de cette mesure pour cette année.

Nous reconnaissons que ces évaluations peuvent effectivement aider les professeurs « à mieux cerner les besoins de leurs élèves ». Elles peuvent aussi constituer un point d’appui « pour faire l’objet d’un travail d’appropriation collective à l’échelle de l’établissement ». Il serait certainement utile d’instituer un temps de travail pour que chaque équipe puisse examiner ces résultats, dégager des tendances et en tirer des orientations pédagogiques. En quelque sorte, une exploitation des tests plus humaine qui pourrait rendre le dispositif plus efficient. Ce n’est malheureusement pas le point du vue du ministre qui met surtout l’accent sur les échanges avec les parents et sur l’élévation du niveau général, un concept qui a du mal à convaincre les observateurs sur le terrain.