Depuis que le ministère de l’Education nationale a présenté son projet de pacte pour les enseignants dans un diaporama, les réactions sont nombreuses.
L’objectif affiché par le ministre est double : donner aux enseignants la possibilité d’améliorer leur salaire et pourvoir les remplacements de courte durée. Ces objectifs ne correspondent pas aux attentes du terrain. D’une part, une revalorisation pure et simple des missions déjà effectuées. D’autre part, l’urgence de pourvoir les postes à la rentrée.
Le 31 mai dernier, lors du comité social d’administration du ministère de l’Éducation nationale afin d’examiner les textes portant sur le pacte, les syndicats ont quitté la table des négociations. Prochaine réunion le 13 juin.
Le dispositif n’est pas simple. Il propose une mission prioritaire et des missions complémentaires dont certaines restent peu précises.
Pour le premier degré
Mission prioritaire : dispenser des heures de soutien en mathématiques et en français aux élèves de 6e. Cette mission ne pourra pas être attribuée aux enseignants de maternelle…
Missions secondaires :
- participer au dispositif « Devoir faits » au collège ou effectuer des heures de soutien scolaire pendant l’année ou durant les vacances
- assurer des heures d’aide individualisée pour les élèves en difficulté
- participer à de la coordination de projets
Pour le second degré
Mission prioritaire : Effectuer des remplacements de courte durée sur un créneau libre de l’enseignant ou sur un créneau prévu par l’établissement.
Missions secondaires :
- participer au dispositif « Devoirs faits »
- dispenser des heures de soutien scolaire pendant les vacances
- coordonner le dispositif « Découverte des métiers » en 5e
- assurer l’aide individualisée pour les élèves en difficulté
- effectuer de la coordination de projets
Des précisions au compte-gouttes
Le ministère a répondu à quelques interrogations lors d’une réunion avec les organisations syndicales de l’enseignement privé :
Les missions ne seront attribuées qu’aux enseignants volontaires.
Le dispositif sera accessible aux personnels en temps partiel autorisé.
Pour les délégués auxiliaires, le pacte s’arrêtera lors d’un changement d’établissement.
Les chefs d’établissement n’auront pas de prime pour l’organisation des missions, comme cela est prévu dans l’enseignement public.
Une construction sans fondation
Les missions complémentaires ne sont pas clairement définies, notamment celles qui relèvent des projets. Rien n’est établi en amont pour faire face aux situations particulières, arrêt maladie, enseignant en poste dans deux ou trois établissements, par exemple.
Et pourtant, la machine est lancée.
Les établissements du Public sont soumis à un calendrier pour engager une concertation qui déterminera les besoins et les priorités, définir les missions puis les répartir entre les maîtres volontaires. Il est évident que cette concertation aura lieu aussi dans nos établissements privés. Il va falloir construire alors même que les fondations ne sont pas posées.
Nous reviendrons sur les conditions de participation aux différentes missions inscrites dans le pacte et sur la rémunération des missions dans une prochaine actualité.