Depuis quelques jours, les dotations en missions arrivent dans les établissements. Les quotités attribuées n’ont fait l’objet d’aucune concertation avec les représentants des personnels et les critères de répartition n’ont pas été diffusés.

Un pacte pour améliorer le service aux élèves ?

Le pacte enseignant continue d’alimenter les discussions et soulève bien des interrogations. Alors qu’il s’agirait de « renforcer l’accompagnement des élèves et de valoriser les projets portés au niveau local », la présentation médiatique a surtout porté sur les moyens de remplacement de courte durée et sur la proposition d’améliorer son salaire.

Rappelons que chaque mission fera l’objet d’une rémunération de 1 250 euros bruts par an, qu’il ne suffira pas d’être volontaire pour y avoir accès et qu’il sera certainement compliqué d’obtenir deux, voire trois missions.

Certains enseignants qui portent un projet dans leur établissement sans être payés espèrent obtenir le label « mission » proposé dans le cadre du pacte enseignants. Si c’est le cas, nous ne pouvons que nous en réjouir pour eux. Parallèlement, on peut se demander si certaines missions ne se  superposeront pas avec de l’existant (soutien, stages de réussite, APC en premier degré…). Il faudra certainement des prouesses d’organisation sur le terrain pour que le pacte aboutisse à un réel bénéfice pour les élèves.

La porte ouverte aux inégalités

Surtout, le déploiement du pacte risque de créer un sentiment d’inégalité dans les équipes. Entre ceux qui seront disponibles et ceux qui ont une charge de travail ou un emploi du temps incompatible. Entre les volontaires qui seront choisis et ceux qui n’obtiendront pas de mission, faute de dotation suffisante.

Nous pouvons d’ores et déjà souligner l’inégalité entre premier et second degré. Les missions prioritaires seront payées 69 euros bruts de l’heure. Il s’agit des remplacements de courte durée et du soutien aux élèves de 6ème. Le plus souvent, les professeurs des écoles devront se contenter de missions secondaires moins bien rétribuées, à 52 euros bruts de l’heure.

L’inégalité est encore plus franchement ressentie par les professeurs de lycée professionnel. Les enseignants volontaires devront obligatoirement accepter trois unités de mission. Cette décision paraît totalement arbitraire et sans fondement.

Dans les instances académiques, le Spelc CPC continuera de militer pour une reconnaissance des missions effectuées dans le cadre des obligations de service et, par conséquent, pour une revalorisation pour tous.

Nous continuerons de vous informer sur l’évolution de la mise en place du dispositif. Vous pouvez consulter sur notre site le document qui recense vos questions et nos réponses.