Lors du premier trimestre, le ministère de l’Education nationale a organisé une série de concertations sur l’attractivité du métier d’enseignant. Trois rencontres avec les organisations syndicales, trois thématiques.

 

8 novembre 2023 : la formation initiale

L’idée phare du ministère est de placer les concours de recrutement à Bac +3. Les lauréats seraient ensuite stagiaires pendant deux années. Ils alterneraient des périodes en classe avec un tutorat et des périodes en formation pour un master intégré. Le ministre a évoqué des « Ecoles normales du XXIème siècle ».

Les organisations syndicales se sont montrées plutôt favorables à cette mesure. Nous observons que ce retour en arrière découle plus de la chute du nombre d’inscrits aux concours que d’une réflexion de fond sur la qualité de la formation initiale.

 

21 novembre : le déroulé de carrière

Les enseignants revendiquent une amélioration de  leur pouvoir d’achat et de leurs perspectives de carrière. Le ministère ne prévoit pas de nouvelle enveloppe de revalorisation salariale. Parmi les pistes intéressantes envisagées :

  • Avancer la plage d’appel pour l’accès à la hors classe.
  • Mieux répartir les rendez-vous de carrière (RDVC).

Sur ce dernier point, le Spelc a exprimé des réserves depuis la mise en place des RDVC (2017). Ceux-ci sont actuellement répartis sur une période de 10 ans, sans cibler les moments-clé de la carrière. Le cadencement étudié proposerait :

  • un premier après 4 ou 5 ans d’exercice
  • un deuxième dans la perspective de la promotion à la hors classe
  • un troisième en amont de la plage d’appel à la classe exceptionnelle

Si la répartition est plus large, le nombre de RDVC reste insuffisant à nos yeux.

Une réflexion est menée sur l’aménagement des fins de carrière. L’idée serait d’avoir un dispositif de décharges d’heures d’enseignement pour accomplir des missions de formateur ou de tuteur.

Le ministère voudrait aussi « définir une politique nationale d’attribution des temps partiels », y compris les retraites progressives. Le Spelc reste très vigilant sur ce dernier point.

 

8 décembre 2023 : les conditions de travail

Il s’agit sans doute de la réunion la plus décevante.

Le ministère a mis en avant l’augmentation des crédits pour l’action sociale (+20% entre 2016 et 2020). Il a rappelé qu’une protection sociale complémentaire sera mise en place en 2025. Il a admis qu’il devait accélérer le traitement des primes d’entrée dans le métier, des indemnités de jury et des corrections de copies, des remboursements de frais de déplacement…

Rien qui ne concerne vraiment les conditions de travail.

 

Sur l’ensemble de ce chantier, les premières mesures devraient être annoncées fin 2023.