« L’évaluation par compétences, et non par les notes, permet de diviser par 2 l’écart de performance entre élèves de familles défavorisées et favorisées », montre une étude scientifique menée dans l’académie d’Orléans-Tours.
Cette étude « Concilier l’évaluation par compétences et un usage raisonné de la note » a été menée au cours de l’année 2014-2015 dans environ 70 établissements, dont 59 collèges. Cela concernait 6 000 élèves sur des niveaux de classe allant de la 6ème à la seconde en particulier le niveau 3ème. Elle se poursuit en 2015-2016 dans 35 collèges et 5 lycées.
Dans le groupe expérimental, les notes sont remplacées par une évaluation par compétence qui s’appuie sur le socle. Les enseignants, volontaires, signalent aux élèves les compétences à acquérir puis, après l’évaluation, si ces compétences sont « acquises », « en cours d’acquisition », « non acquises » ou « très bien acquises ». Une note est néanmoins établie à la fin du trimestre, à partir de ces évaluations, pour la transmettre aux familles.
Ce groupe est comparé à un groupe témoin qui conserve la méthode d’évaluation avec des notes.
« Beaucoup avaient tendance à considérer que ce type d’évaluation qui écarte les notes permettait de soutenir les élèves en difficultés mais risquait de freiner la réussite des meilleurs or notre étude montre que ça n’est pas le cas. Dans le groupe témoin, les élèves favorisés et défavorisés ont 6 points d’écart pour l’épreuve de mathématique du DNB. Dans le groupe expérimental, cette différence entre les deux profils d’élèves est réduite de trois points », indique à AEF l’un des auteurs, Pascal Huguet
« Tous les élèves tirent bénéfice de l’expérience et les inégalités sont fortement réduites », concluent les auteurs.