Les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) sont de plus en plus nombreux dans nos établissements.

Lorsqu’ils sont employés par l’Etat, les AESH bénéficient des mêmes dispositifs que les enseignants : ils ont un numen, une messagerie académique et des heures de formation avec remboursement des frais de déplacement. Une circulaire fixe leurs missions et leurs activités. Si le ministère communique sur la revalorisation de ces personnels, leur situation reste extrêmement précaire sur le plan salarial.

Lorsqu’ils sont employés par l’Ogec de l’établissement, leur statut est différent. Ils entrent dans le champ de la convention collective de l’enseignement privé non lucratif.

Un cadre fluctuant

La situation précaire est souvent vécue sur le terrain. Il existe un guide national des AESH, mais le cadre de fonctionnement est fluctuant.

Voici quelques règles que nous avons pu recueillir.

– Pour les affectations, une limite de kilomètres entre le domicile et les établissements (10 à 20 km selon les secteurs) serait fixée. Il serait plus pertinent de se baser sur le nombre de kilomètres effectués dans la journée, certains AESH intervenant dans des établissements différents le matin et l’après-midi.

– Il faudrait comptabiliser les heures effectuées lors des activités complémentaires et connexes, en fonction de la quotité travaillée, ce qui n’est que trop rarement le cas.

– Un AESH ne devrait pas travailler dans l’établissement où sont scolarisés ses enfants. Cette situation a été observée à de nombreuses reprises. Et pourquoi les AESH seraient les seuls personnels à être soumis à cette règle ?

– Un AESH ne pourrait pas suivre le même élève pendant plus de 3 ans, 4 ans ou 5 ans…

Nous utilisons le conditionnel car ces règles circulent sans être écrites et sans être appliquées de la même manière dans toutes les circonscriptions. Dans certains secteurs, ces règles sont inapplicables, faute de recrutement.

Les AESH reçoivent aussi des consignes, notamment sur le plan de la confidentialité et de la distance à tenir vis-à-vis de la famille de l’enfant aidé. Il est par exemple recommandé de ne pas communiquer son numéro de téléphone personnel. En réalité, ces consignes s’appliquent à l’ensemble des agents de l’Etat, donc aussi aux enseignants.

Vers qui se tourner en cas de difficulté ?

Quand un AESH rencontre des difficultés avec un enseignant ou un chef d’établissement, le brouillard s’épaissit encore plus. Il nous est régulièrement remonté des situations conflictuelles. Généralement, les différents intervenants se renvoient la balle. Il existe trois interlocuteurs qui ont chacun leur domaine d’intervention.

C’est l’enseignant qui met en œuvre les situations pédagogiques sur lesquelles l’AESH apporte son aide. En cas de difficulté avec l’élève, il faut donc en référer à l’enseignant.

Si une difficulté apparaît dans cette relation avec l’enseignant, il faut se tourner vers le chef d’établissement qui est le garant du fonctionnement de l’équipe pédagogique et le responsable de l’organisation du service de l’AESH.

En cas de difficulté persistante, il ne faut pas hésiter à contacter le responsable PIAL qui endosse la charge de la répartition des AESH sur le territoire et qui s’assure de la qualité de leurs conditions de travail. Il doit réguler d’éventuels dysfonctionnements dans le dispositif d’accompagnement de l’élève. Il peut aussi intervenir dans une négociation sur l’emploi du temps qui doit tenir compte des contraintes personnelles de l’AESH.

Le Spelc Centre Poitou-Charentes est aussi un interlocuteur. Ses représentants se rendent disponibles pour rencontrer, informer et parfois accompagner les AESH dans les relations avec leur employeur.