Depuis une semaine, les établissements sont « presque dans une rentrée normale » si on en croit le secrétaire général de l’Enseignement catholique, Philippe Delorme. Il est de bon ton d’aborder une nouvelle année scolaire avec une attitude positive et optimiste.
De son côté, Jean-Michel Blanquer a eu le temps d’écrire un livre, Ecole ouverte, à propos de la gestion de la crise Covid. Dans cet ouvrage, le ministre de l’Éducation nationale rappelle les principes de son action : ouvrir les écoles et donner la priorité à la protection des enfants.
Entre « Monsieur Grincheux et Madame Tout-va-bien », chacun peut apprécier la « normalité » de cette rentrée en parcourant la FAQ du ministère mise à jour le 1er septembre 2021. Il s’agit aussi d’évaluer sa conformité. Les conditions d’enseignement ne sont pas toujours réunies pour répondre aux attentes des familles.
Tant que le niveau du protocole est fixé à 2, une classe est fermée pour une durée de 7 jours dans le premier degré, dès le premier cas confirmé. Les parents devront attester de la réalisation d’un test au résultat négatif pour le retour en classe. Comme ils portent un masque, les personnels ne sont pas identifiés comme contacts à risque. Dans le second degré, les élèves vaccinés pourront venir dans l’établissement tandis que les non vaccinés resteront à la maison. De prime abord, une telle décision pourrait se comprendre sur le plan de la protection de la santé et de l’incitation à la vaccination. C’est tout de même mettre de côté l’impact sur la santé psychologique de l’élève. Et comment admettre cette discrimination alors que la porte sera grande ouverte aux adultes ?
En effet, le pass sanitaire n’est pas exigé dans les établissements. Les intervenants extérieurs ne sont donc soumis à aucune obligation. Il en va de même pour toutes les réunions avec les parents ou pour les activités de formation. Tous les lieux dédiés au public scolaire se voient appliqués cette même règle : les internats, les transports, les gymnases, les salles de restauration et de repos…
Des difficultés vont certainement apparaître pour les stages en entreprise, quand la structure d’accueil demandera la détention d’un pass sanitaire. Même chose quand le pass sera exigible pour les enfants de plus de 12 ans à partir du 30 septembre dans certains lieux (musées, cinémas, théâtres…) en cas de brassage avec d’autres usagers.
Certaines dispositions ont été prolongées. Un enseignant pourra être placé en ASA ou un salarié en chômage partiel si le télétravail n’est pas possible s’il est reconnu personnel vulnérable ou s’il doit garder un enfant dont la classe est fermée. Ceci est applicable pour les enfants handicapés ou de moins de 16 ans.
Une rentrée normale, comme vous pouvez le constater, avec beaucoup de paramètres à considérer et une bonne dose d’incertitude sur le déroulement de l’année. Les chefs d’établissement vont devoir arbitrer certaines situations, tout comme ils ont déjà certainement adapté le protocole et les emplois du temps à des locaux non extensibles.
Le Spelc Centre Poitou-Charentes n’entend pas considérer certaines dispositions comme des habitudes ou des règles tacites allant totalement à l’encontre de la qualité de l’accueil et de l’enseignement pour tous. Notre vigilance est toujours aussi grande en cette rentrée vis-à-vis du respect des obligations réglementaires de service et des contrats de travail.