Face aux exigences croissantes du métier, le recours à la formation devrait être un réflexe. Or, les départs en formation ne sont pas au niveau espéré. Parallèlement, formateurs et étudiants sont dans l’attente d’une réforme de la formation initiale.
La réforme de la formation initiale est différée à 2025
Le contexte politique a provoqué un report. Le nouveau gouvernement est invité « à s’emparer de cette réforme » qui n’est donc que différée.
Rappelons-en les grandes lignes :
- Un concours de recrutement sera placé en fin de 3ème année de licence
- Les lauréats des concours prépareront un nouveau master et seront rémunérés pendant les deux années.
- L’obtention d’une licence préparatoire au professorat des écoles (LPPE) dispensera les candidats des épreuves écrites du concours.
Le dernier point soulève deux réflexions. D’une part, il réintroduit une distinction entre premier et second degré. D’autre part, il fait reposer une grande part du recrutement sur la qualité d’une licence qui reste à construire.
Rien n’est encore officiel. Le Spelc sera particulièrement vigilant sur le contenu et le nombre d’heures de la formation initiale, notamment à l’intention des lauréats qui ont de l’ancienneté. Un enseignant ayant effectué plusieurs années comme maître délégué a-t-il besoin de moins de formation ? Le concept d’établissement formateur est un leurre. Tous les contextes ne sont pas formateurs.
La formation continue ne fait plus recette
L’inquiétude monte parmi les acteurs de la formation.
Une première raison est la baisse de la subvention allouée par l’Etat à la formation des enseignants pour cette année. Cette décision économique va directement impacter l’offre de formation. Les associations territoriales Formiris doivent établir des plans avec moins de moyens.
Le second indicateur est la diminution du nombre de départs en formation, malgré les aménagements effectués pour proposer des modules en présence dans toute l’académie ou à distance pour atteindre les établissements les plus isolés.
Pour qu’une offre se transforme en session de formation, il faut un minimum d’inscrits. Ainsi, chaque année, de plus en plus d’offres n’aboutissent pas. Le budget consacré au financement des formations est entièrement consommé, mais les sessions ne font pas le plein, loin de là.
Une culture de la formation qui régresse
Il est particulièrement désolant de constater que trop peu de nouveaux maîtres délégués suivent la formation basique d’entrant dans le métier. Ce qui constitue une évidence n’est pas toujours une priorité sur le terrain. Quand un enseignant se dit qu’il peut se débrouiller en piochant des ressources numériques. Quand un chef d’établissement privilégie la présence du maître devant les élèves plutôt qu’un départ en formation. La volonté de supprimer les formations sur les temps devant élèves se heurte à des principes de réalité. Comment imaginer que les formateurs seront disponibles en nombre suffisant uniquement sur ces créneaux ?
Plus largement, la culture de la formation est en recul. La qualité du service rendu aux élèves ne peut pas être déconnectée des nécessaires temps de formation qui seront au minimum des occasions de prendre du recul sur ses pratiques.
Le Spelc CPC a toujours été un fervent défenseur de la formation continue, comme le prouve son engagement dans les instances de Formiris.
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