La crise du recrutement est souvent mise en lumière à la rentrée de septembre. Elle est pourtant perceptible sur le terrain tout au long de l’année : nombre croissant de postes vacants, faible présentation de candidats aux concours, difficultés pour remplacer les absences. La revalorisation du métier d’enseignant est indispensable pour remédier à cette crise.
Une revalorisation socle trompeuse
Il existe malheureusement un grand écart entre les annonces ministérielles et la réalité. « Les professeurs gagneront au 1er septembre 2023 en moyenne 10% de plus et ceux qui sont en tout début de carrière bénéficieront d’une rémunération minimale de 2 000 euros nets ». L’augmentation citée correspond à une période qui s’étend de 2020 à septembre 2023. Effectivement, les bénéficiaires seront les débuts de carrière. A partir de 15 ans d’ancienneté, l’augmentation tombe à 4%. Au final, cette mesure est très éloignée d’une revalorisation qui redonne une vraie attractivité au métier.
Un pacte qui recycle d’anciennes recettes
La grande nouveauté serait la possibilité de percevoir de 1250 à 3750 euros bruts par an, suivant le nombre de missions supplémentaires acceptées dans le cadre d’un pacte.
Cela sous-entend que les enseignants ont du temps disponible pour ces nouvelles missions. Or, nous entendons plus souvent parler de manque de temps, de surcharge de travail et d’épuisement que de recherche de missions supplémentaires.
Aucune des missions incluses dans le pacte n’est véritablement nouvelle.
Le remplacement de collègues absents ?
Le dispositif existe déjà en second degré, avec une rémunération en HSE, plus intéressante que le pacte.
Le développement de projet pédagogique innovant ?
Obligatoire en premier degré depuis l’instauration des projets d’école (1989) et l’apparition des 108 heures dans les obligations de service (2008).
Devoirs faits ?
Ce temps d’étude accompagnée a été mis en place dans les collèges en 2017. Nous admettons que son extension sera un progrès.
Du soutien scolaire ?
Il est déjà prévu en premier degré avec les APC incluses dans les 108 heures et parfois dans les emplois du temps du second degré.
Un dispositif bénéfique ?
Des zones de flou subsistent à propos du choix des missions et sur la procédure de validation par les chefs d’établissement qui endosseront une nouvelle responsabilité et devront adapter les emplois du temps.
Ce pacte sera-t-il attractif pour les enseignants et surtout bénéfique pour les élèves ? Nous en doutons.
Le Spelc CPC appelle une vraie revalorisation qui s’applique à l’ensemble des enseignants sans distinction d’ancienneté et d’échelle de rémunération. Une revalorisation simple qui reconnaîtrait l’augmentation du nombre de missions acceptées par les enseignants depuis bien des années.